Le rap est roi : Jazz Fest 2022 (recap)

La 42e édition du Festival International de Jazz de Montréal a débuté avec le concert de Joey Bada$$ et s'est terminée une semaine plus tard avec le concert de The Roots. Deux shows de rap ! On peut argumenter que The Roots présentait plutôt un show jazz ou funk avec son orchestre complet, néanmoins, Black Thought, le emcee du groupe, est un des meilleurs rappeurs de tous les temps et Questlove, le drummer, producer et DJ, est une icone vivante de la culture hip-hop.

Même si j'ai toujours préféré assister aux Francos, pour leur série de concerts de rap queb, j'étais particulièrement intéressé par le Jazz Fest cette année. Entre autre pour voir Lee Fields, Robert Glasper et Sudan Archives en chair et en os.

J'ai découvert Sudan Archives, une violoniste et chanteuse, à l'époque de son vidéoclip "Nont for Sale" pour la simple raison qu'il était sorti sous le label Stones Throw Records. Un label qui est derrière les projets de plusieurs rappeurs et beatmakers que j'affectionne énormément : MF DOOM & Madlib, J Dilla, Anderson .Paak & Knxwledge. La chanteuse violoniste n'est jamais entrée en rotation régulière dans ma playlist, mais le visuel du vidéoclip Nont for Sale est resté ancré dans ma mémoire... Les bodyguards qui sautent sur place à pieds joints comme des guerriers Maasaï devant une voiture décapotable stationnée devant un petit centre commercial. Les longues tresses qui relient la tête de l'artiste jusqu'à la caméra dans une allée d'un beauty shop. Plusieurs prises de vues bien cadrées et bien composées (avant-plan, milieu, arrière-plan), créant un effet de perspective intéressant.

Pour Lee Fields, de loin l'artiste le plus âgé et éloigné du rap qui m'a été donné de photographier, je l'ai découvert il y a 2 ans. C'est ma dernière ex qui m'a introduit à lui quand on était encore au stade d'apprendre à se connaitre. On s'envoyait des liens YouTube par texto pour se séduire par nos goûts musicaux et s'envoyer des messages plus ou moins subtiles. Je lui avais envoyé D'Angelo - You're My Lady. Elle m'avait envoyé Sleepy Brown - Till Your Legs Start Shaking. Un matin, elle m'avait envoyé un selfie d'elle dans son lit en ajoutant qu'elle était en train de "flick the bean" (se rouler la bille) en pensant à moi, avant de m'envoyer un lien vers la vidéo Wish You Were Here de Lee Fields.

En cherchant "Lee Fields" dans l'historique de notre conversation je retrouve ceci :
« Tu es une beauté naturelle. Je veux aller dans ton lit [...] J'aime bien la façon que le gars chante. Un peu criée. »

Après avoir regardé trois-quatre vidéoclips de Lee Fields pour me faire une meilleure idée de l'artiste que je viens de découvrir, je lui avais envoyé un lien vers You're the Kind of Girl, où on peut entendre le chanteur dire "I believe that true love is just a stone throw away" (Je crois que l'amour véritable est tout près).

J'ajoute le commentaire :

« Il est soulful ton gars Lee Fields.
— Très. Il a tellement de groove on stage it's pretty crazy. Un jour you'll meet the 'queen'.
— C'est toi la reine ?
— My bed is a queen bed lol. »

Malheureusement, j'ai manqué le concert de Robert Glasper, mais je n'oublie pas qu'il a déjà dit Jazz is the mother of hip-hop, en parlant du fait que d'innombrables beatmakers font l'échantillonnage de musique jazz pour créer leurs beats.

Bref, le Jazz Fest demeure un festival hip-hop non négligeable ! Can't wait for next year !