Entièrement composé par ses soins (hormis ISLAND BOY, beat de Nicholas Craven), Sewaside II est une excursion du côté sombre de Montréal, celui des enfants des quartiers défavorisés biberonnés au cinéma déjanté de la Blaxploitation et aux albums de Roc Marciano.

Avec son style de composition soulful, hypnotique et drumless, l’auteur-compositeur-interprète convoque plusieurs traditions de rap américain en seulement 39 minutes. Du stoner rap à l’ancienne à la révolution minimaliste de Roc Marciano, en passant par le coke rap des Clipse, Mike Shabb rappelle qu’il est avant tout un étudiant du rap ayant les deux pieds ancrés dans son époque. Plus que jamais, ses talents de beatmaker sont mis à profit pour un résultat à la hauteur de son talent.

Au niveau des textes, Mike Shabb y va d’une prosodie arrogante de bout en bout, célébrant son nouveau statut et ses récents accomplissements. Les gun bars et autres punchlines imprégnés de violence gratuite fusent, sans oublier un hommage bien senti à son acolyte décédé Jeune Loup. Pour le plus grand plaisir de ses fans, Mike Shabb actualise une recette gagnante maintes fois éprouvée, mais ici remise au goût du jour.

Avec Sewaside II, l’autoproclamé Young Reggie Noble propose une œuvre radicale, en total contre pied aux tendances actuelles, prouvant ainsi qu’il est l’un des rappeurs les plus intéressants de la métropole.

Photo : Capture d'écran

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